Bonjour,
Nathalie Revenu
jeudi 10 janvier 2008 | Le Parisien
Claude Bolatre ne s'est pas laissÉ faire. Revolver en main et dÉterminÉ, il a rÉussi À mettre en fuite ceux qui prÉtendaient le dÉtrousser.
CAMPÀ‰ sur ses deux jambes, son poing refermÉ sur son 357 magnum, Claude Bolatre, 78 ans, vous fusille rien qu'avec ses yeux bleus. Imaginez alors la tÊte qu'a dÀ» faire le malfaiteur qui s'Était introduit dans sa propriÉtÉ pour lui voler sa voiture.
Dans la nuit de dimanche À lundi, vers 4 heures, son Épouse est rÉveillÉe par un bruit provenant du garage.
« On essayait de forcer la porte. » Elle secoue son mari, qui ne tarde pas À rÉagir. Le paisible retraitÉ est aussi un adepte du tir sportif. Il dispose À portÉe de main d'un argument dissuasif : un 357 magnum. Le mÊme Python qui ne quittait pas Yves Montand dans le film d'Alain Corneau.
« Je l'ai poursuivi jusque sur la terrasse en tirant deux coups de feu en l'air »
AprÈs avoir escaladÉ le portail, dÉfoncÉ la porte d'entrÉe et celle du garage, un des membres du gang grimpe À l'Étage oÀ¹ se trouve la chambre À coucher du couple. Mais la porte est fermÉe À clÉ. Les retraitÉs ne sont jamais trop prudents. PremiÈre surprise, un rai de lumiÈre passe sous la porte. Il ignore encore que Claude Bolatre et sa femme l'attendent de pied ferme derriÈre. Le bras tendu, le canon de l'arme pointÉ en direction de sa cible, le doigt sur la dÉtente, l'ancien champion de kart ne tremble pas : « J'ai criÉ : Barrez-vous ou je vous flingue . » Une sommation qui n'intimide pas l'inconnu. « D'un seul coup de pied, il a dÉfoncÉ la porte », raconte le vigoureux grand-pÈre.
La victime et son agresseur se retrouvent face À face. « C'Était un homme grand avec des yeux noirs ÉcarquillÉs. Le visage gainÉ de noir et habillÉ comme le GIGN. Depuis, je vois toujours son regard sombre sur moi », indique, terrifiÉe, Jacqueline Bolatre. Son mari poursuit son histoire ahurissante, oÀ¹ les rÀ´les viennent de se renverser. Le voleur prend les jambes À son cou. « Je l'ai poursuivi jusque sur la terrasse en tirant deux coups de feu en l'air. » Deux hommes dÉguerpissent de la propriÉtÉ, et une voiture dÉmarre en trombe. Dans le garage de Claude, la puissante CitroÀ«n C5 trÀ´ne toujours, intacte. Le home jacking a lamentablement ÉchouÉ grÀ¢ce au courage hors pair du septuagÉnaire. « Je n'ai pas eu peur sur le moment. Mais c'est maintenant que Ça vient. » Pourtant, l'arme n'Était pas chargÉe. « Je le savais. »
Avant de partir À leur trousse, il aura le temps d'introduire deux balles dans le barillet. Il veut que sa mÉsaventure serve d'exemple : « Il faut retarder au maximum les cambrioleurs, ne jamais laisser ses clÉs en Évidence et surtout se calfeutrer chez soi. » Mais une alarme et une maison hypersÉcurisÉe n'ont pas arrÊtÉ les cambrioleurs. « C'Était des professionnels », nous ont dit les gendarmes. Pour conjurer sa trouille, Claude lÀ¢che une ultime boutade : « Si Belmondo cherche une doublure... »

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Respect À ce citoyen qui a gardÉ tout son calme, et en plus faire face aux voleurs avec une arme vide ...
